
C’est quoi, être multipotentialiste ?
Déjà, c’est quoi ce mot qui fait fourcher la langue ?
Multipotentialiste ou multipote ou multipotentiel… Ma définition simple de ce mot aux différentes orthographes est la suivante :
Multi = plusieurs
Potentiel = eh bien… potentiel ^^
C’est donc avoir de multiples potentiels, de multiples forces, de multiples talents.
De façon plus détaillée, c’est s’intéresser à plusieurs sujets et à plusieurs activités, avoir plusieurs passions – souvent créatives/artistiques – et tout cela dans des domaines différents. On peut se retrouver à mener une dizaine de projets en même temps, comme on peut s’immerger dans un seul projet à la fois, le terminer puis se concentrer sur une autre mission totalement différente.
Certains multipotentialistes possèdent des connaissances générales sur beaucoup de sujets et n’auront peut-être ni le besoin ni le temps de les pousser, d’autres ont de nombreuses connaissances déjà solides qu’ils veulent approfondir. On retrouve aussi les « touche-à-tout », dont la force réside pour beaucoup dans leur habileté manuelle et leur débrouillardise, ainsi que les multipotes qui ont la capacité d’endosser différents rôles pour différentes tâches avec aisance.
Dans tous les cas, le dénominateur commun est une curiosité débordante.
Être multipotentialiste n’est ni une lubie ni un style que l’on se donne
Ce n’est pas vivre en dehors de la réalité et c’est encore moins une chose que tu décides. C’est une envie profonde, un besoin viscéral d’apprendre, de découvrir et d’explorer dans tous les domaines qui t’intéressent ou te passionnent. Mais soyons honnêtes : tant que tu ne mets pas le doigt dessus, que tu ne la laisses pas s’exprimer et que tu ne la « structures » pas, la multipotentialité peut représenter un handicap.
Et quel handicap ! Tu grandis en croyant que tu dois absolument te spécialiser donc avoir un seul et même métier à vie ; tu passes sans cesse d’un emploi à l’autre à force de chercher en vain ta vocation ; tu t’éparpilles en essayant de combler ton insatiable soif d’apprendre ; tu as toujours l’impression d’être en décalage, que rien ne te satisfait ou que quelque chose cloche chez toi… Tu connais un sérieux mal-être et ce sentiment est entretenu par l’incompréhension, les reproches et parfois le mépris de ton entourage.
Parce que oui, l’entourage est souvent ton premier frein
Cela part d’une bonne intention mais selon tes proches, au lieu de vivre dans le fantasme, tu devrais te trouver un vrai travail, un qui répond aux conventions sociales, qui ne jette pas la honte sur toi, qui rapporte de l’argent. Et c’est ce que tu fais : tu te conformes puisque, de toute façon, toi-même tu ne sais pas ce que tu veux. Par crainte de paraître égoïste, tu dis adieu à ton épanouissement personnel et tu te le trouves, ce « vrai » travail qui te permettra d’assurer l’éducation des enfants, les dépenses du foyer, les fonds de pensions et d’avoir les deux pieds bien implantés dans la réalité…
Pourtant, tous les matins tu pars travailler à reculons, avec ce goût amer qui te rappelle que ce n’est pas ce que tu veux. Tu tiens bon dans ce job inintéressant, tu serres les dents, rumines, regrettes et flirtes avec le burn-out. Tu te lasses, démissionnes pour un emploi encore moins palpitant – un de plus –, les années passent et tu perpétues ce schéma d’instabilité professionnelle que te reproche déjà ton entourage.
À un certain point, faire le bilan s’impose
Oui ! À un moment donné, lorsque l’endroit où tu te trouves ne te convient plus souvent au point de te rebuter, lorsque tu brûles d’envie d’aller autre part mais que tu ne sais ni où ni quoi ou, pire, que tu t’en empêches… il faut agir. Faire un bilan. Prendre conscience que ton quotidien est dédié aux autres ; que tes tâches professionnelles répétitives et monotones t’apportent zéro stimulation ; que ta personnalité autrefois pétillante, enjouée, créative est désormais éteinte.
Alors, je t’invite à t’arrêter quelques minutes et à faire ton bilan. Pense au fait que, actuellement, ta situation n’est pas celle que tu souhaites pour toi et projette-toi dans l’exacte même situation d’ici 2 ans. Que ressens-tu ? De la déception ? Une certaine anxiété ? Peut-être même de la colère ? Je ne crois pas que tu aies envie d’éprouver cela pour les 20 prochaines années qu’il te reste jusqu’à la retraite. Je ne pense pas que ça soit ainsi que tu vois ton quotidien.
Une première solution pour commencer à déconstruire cette spirale vicieuse
Comprendre ce que tu es – multipotentialiste – et l’accepter.
« Ok… Merci… Je fais quoi après ?! » tu dois te demander. « Est-ce que cela implique de quitter mon emploi pour m’adonner pleinement à mes passions ? »
Pas nécessairement. Certains multipotes trouvent leur équilibre en quittant leur statut d’employés pour l’entrepreneuriat, d’autres en combinant les deux, d’autres encore en gardant leur emploi à temps plein – ils s’y épanouissent réellement – et en se complétant à travers leurs hobbies dans les domaines qu’ils aiment.
« Je veux bien… mais me lancer à fond dans mes passions pour ne vivre que de ça, n’est-ce pas de la pure folie ? » tu dois encore te demander.
L’inconnu fait peur. Le jugement, l’échec et la réussite aussi. Tu peux élaborer le plan le plus minutieux qui soit et le sécuriser de plans B à Z, tu n’as aucune certitude de son résultat. Mais est-ce une raison pour rester dans l’inaction ? Non, à mon avis. Fonce ! Teste ! Explore ! Si ton projet échoue, regarde où ça a coincé et repars de plus belle en sachant désormais quoi ne plus faire – ça s’appelle l’expérience. Si ton projet marche, savoure ton succès et profite de la confiance regagnée pour poursuivre sur ta lancée – ça aussi, ça s’appelle l’expérience.
Ne cherche plus ta place, reprends-la !
J’espère que cet article t’aide à comprendre un peu mieux qui tu es, qu’il n’y a rien d’anormal chez toi et que tu as le pouvoir d’agir. (Re)découvre-toi, réfléchis à ce que tu souhaites pour toi et à côté de ça, travaille à te défaire du jugement de ton entourage (parents, famille, amis, collègues, employeurs) – tu ne devrais pas avoir à te conformer afin de calmer leurs insécurités, tu en as déjà assez avec tes propres questionnements.
Ne pas savoir où l’on va est terrifiant, oui, mais ne laisse pas tes craintes te bloquer davantage. À la place, laisse tes potentiels et tes rêves s’exprimer pour que tu puisses enfin embrasser la personne remarquable que tu es.
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